KHARTOUM – Les dirigeants soudanais ont reporté la signature d’un accord prévu samedi pour reprendre une transition démocratique de courte durée, a déclaré un responsable, dans un contexte de désaccord persistant entre les factions militaires.
Un coup d’État en octobre 2021 mené par le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan avait fait dérailler le processus qui avait commencé après l’éviction en 2019 du général islamiste Omar al-Bashir.
Une nouvelle réunion entre les factions militaires et civiles a été fixée plus tard samedi, a déclaré M. Khaled Omar Youssef, un responsable civil démis de ses fonctions et arrêté lors du coup d’État de M. Burhan qui sert désormais de porte-parole des pourparlers.
Les représentants négocient depuis des semaines un accord, la dernière partie d’un processus politique en deux phases lancé en décembre 2022 pour définir les conditions de la relance de la transition vers un régime dirigé par des civils et des élections démocratiques.
Au lieu de la cérémonie tant attendue prévue samedi, les responsables se réuniront dans l’après-midi pour « convenir d’une nouvelle date de signature de l’accord politique final, qui n’a pu être signé » en raison de « l’absence de consensus sur certaines questions », a déclaré M. a déclaré Youssef dans un communiqué.
La réforme des forces de sécurité est un point de discorde clé dans les pourparlers, qui envisagent une sortie des généraux de la politique une fois qu’un gouvernement civil sera installé.
Les critiques ont qualifié l’accord de décembre de « vague », qui a été conclu par Burhan avec plusieurs factions après des manifestations quasi hebdomadaires depuis le coup d’État de 2021.
Les réformes proposées comprennent l’intégration dans l’armée régulière des puissantes forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), dirigées par l’adjoint de Burhan, Mohamed Hamdan Daglo.
Créée en 2013, la RSF est issue de la milice Janjawid que M. Bashir a déchaînée une décennie plus tôt dans la région occidentale du Darfour contre les rebelles non arabes. La milice a depuis été accusée par des groupes de défense des droits d’avoir commis des crimes de guerre.
Alors que des experts ont pointé des rivalités inquiétantes entre MM. Burhan et Daglo, les deux hommes sont apparus côte à côte la semaine dernière, s’exprimant dans la capitale Khartoum pour plaider pour une intégration réussie.
Mais les pourparlers sont au point mort depuis, selon les observateurs, avec des querelles persistantes sur un calendrier d’intégration de la RSF. AFP