KYIV – Des échauffourées ont éclaté jeudi devant un monastère de Kiev après qu’une branche ukrainienne de l’Église orthodoxe, qui, selon le gouvernement, a des liens avec la Russie, a défié un ordre d’expulsion.
Les tensions concernant la présence de l’Église orthodoxe ukrainienne (UOC) au monastère de Kiev-Pechersk Lavra, vieux de 980 ans, ont augmenté depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février de l’année dernière.
Quelques heures après l’expiration d’un délai pour quitter le monastère mercredi à minuit, les membres de l’UOC ont refusé l’entrée aux représentants d’une commission gouvernementale qui souhaitaient inspecter les bâtiments du complexe tentaculaire du monastère au dôme d’or.
Peu de temps après, des échauffourées ont éclaté au cours desquelles une journaliste de Reuters a été frappée et bousculée par un homme non identifié, et une autre journaliste a été repoussée par un religieux alors qu’elle tentait de l’approcher. Personne n’a été blessé.
Le ministre de la Culture, Oleksandr Tkachenko, a par la suite condamné le traitement « brutal » des membres de la commission. Il a déclaré dans un communiqué que le gouvernement avait déposé une plainte auprès de la police et que les efforts pour inspecter les bâtiments se poursuivraient vendredi.
L’UOC est la deuxième plus grande église d’Ukraine, bien que la plupart des croyants orthodoxes ukrainiens appartiennent à une branche distincte de la foi, l’Église orthodoxe d’Ukraine, formée il y a quatre ans en unissant des branches indépendantes de l’autorité de Moscou.
Le chef adjoint d’un organisme d’État responsable du monastère a déclaré plus tôt ce mois-ci qu’une commission gouvernementale était en cours de création pour prendre des décisions sur les questions liées au contrat de location de l’UOC au monastère.
Le gouvernement affirme que l’UOC a rompu les termes de son bail et a construit illégalement des bâtiments au monastère. L’UOC dément.
Plus largement, Kiev accuse l’UOC d’entretenir des liens avec l’Église orthodoxe russe, qui a soutenu l’invasion de l’Ukraine par Moscou. L’UOC affirme avoir rompu tous les liens avec l’Église russe en mai 2022. REUTERS