LONDRES – La Biélorussie a confirmé mardi qu’elle accueillerait des armes nucléaires tactiques russes, affirmant que cette décision était une réponse à des années de pression occidentale, y compris des sanctions et ce qu’elle a qualifié de renforcement militaire par les États membres de l’OTAN près de ses frontières.
La déclaration du ministère des Affaires étrangères était la première du gouvernement depuis que le président russe Vladimir Poutine a déclaré samedi que Moscou déploierait des armes nucléaires tactiques en Biélorussie et y construirait une installation de stockage d’armes nucléaires.
Bien que M. Poutine n’ait pas précisé quand le déploiement aurait lieu, ni donné plus de détails, l’annonce a semblé ouvrir la voie au premier déploiement d’armes nucléaires par Moscou en dehors de ses frontières depuis l’effondrement soviétique de 1991.
Le ministère biélorusse des Affaires étrangères a déclaré que les bombes nucléaires russes offraient une protection après ce qu’il a appelé une campagne de pression des États-Unis et de ses alliés visant à renverser le gouvernement du président Alexandre Loukachenko.
« Au cours des deux dernières années et demie, la République de Biélorussie a été soumise à une pression politique, économique et informationnelle sans précédent de la part des États-Unis, du Royaume-Uni et de ses alliés de l’OTAN, ainsi que des États membres de l’Union européenne », a indiqué le ministère dans un communiqué.
Il s’est plaint d’une « ingérence directe et brutale » dans les affaires intérieures, dans un pays qui a été dirigé d’une main de fer pendant près de trois décennies par l’ancien chef de ferme collective soviétique, M. Loukachenko.
« Compte tenu de ces circonstances et des préoccupations et risques légitimes dans le domaine de la sécurité nationale qui en découlent, la Biélorussie est obligée de réagir en renforçant ses propres capacités de sécurité et de défense », a déclaré le ministère.
La décision de déployer des armes nucléaires en Biélorussie a été l’un des signaux nucléaires les plus durs de Moscou à l’Occident depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’année dernière dans ce qu’elle appelle une « opération militaire spéciale ».
Les militants anti-nucléaires ont averti que cette mesure, qui, selon M. Poutine, refléterait la manière dont les États-Unis déploient des ogives nucléaires en Europe sans en abandonner le contrôle, abaissera le seuil d’utilisation des armes nucléaires tactiques à courte portée sur le champ de bataille et n’est pas nécessaire d’un point de vue militaire.