PARIS/NANTES, France – Des groupes vêtus de noir ont incendié des poubelles et lancé des projectiles sur la police parisienne, qui les a chargés et lancé des gaz lacrymogènes lors d’affrontements en marge d’une marche contre le président Emmanuel Macron et son projet de loi sur les retraites profondément impopulaire.
Des affrontements ont également éclaté mardi lors de rassemblements similaires dans d’autres villes, dont Rennes, Bordeaux et Toulouse, avec une succursale bancaire et des voitures incendiées à Nantes.
Cependant, alors que la frustration du public s’est transformée en un sentiment anti-Macron plus large, il y a eu moins de violence que la semaine dernière et les rassemblements ont par ailleurs été largement pacifiques.
Plus tôt dans la journée, le gouvernement a rejeté la demande des syndicats de suspendre et de repenser le projet de loi sur les retraites, qui relève l’âge de la retraite de deux ans à 64 ans, exaspérant les dirigeants syndicaux qui ont déclaré que le gouvernement devait trouver un moyen de sortir de la crise.
Le gouvernement s’est dit plus que disposé à discuter avec les syndicats, mais sur d’autres sujets, et a répété qu’il resterait ferme sur les retraites. La Première ministre Elisabeth Borne a proposé de rencontrer les syndicats lundi et mardi de la semaine prochaine.
Des millions de personnes manifestent et se joignent à la grève depuis la mi-janvier pour montrer leur opposition au projet de loi. Les syndicats ont déclaré que la prochaine journée nationale de manifestations aurait lieu le 6 avril.
Les protestations se sont intensifiées depuis que le gouvernement a utilisé des pouvoirs spéciaux pour faire passer le projet de loi au Parlement sans vote.
Un manifestant à Paris a saisi l’ambiance en brandissant une banderole sur laquelle on pouvait lire : « La France est en colère ».
« Le projet de loi a agi comme un catalyseur de la colère contre la politique de Macron », a déclaré Fanny Charier, 31 ans, qui travaille pour le bureau Pole Emploi pour les demandeurs d’emploi.
M. Macron, qui a promis une réforme des retraites lors de ses deux campagnes présidentielles, a déclaré que des changements étaient nécessaires pour maintenir l’équilibre des finances du pays. Les syndicats et les partis d’opposition disent qu’il existe d’autres moyens de le faire.
« Nous avons proposé une issue… et il est intolérable que nous soyons à nouveau bloqués », a déclaré le chef du syndicat CFDT, M. Laurent Berger, aux journalistes lors du rassemblement parisien.
Incendies de voitures
Lors de la précédente grande journée de manifestations de jeudi, des anarchistes du «Black Bloc» ont brisé des vitrines, démoli des arrêts de bus et saccagé un restaurant McDonald’s à Paris, avec des actes similaires dans d’autres villes.
C’était l’une des pires violences de rue depuis des années en France, rappelant les manifestations du mouvement des gilets jaunes pendant le premier mandat de Macron.
Mardi, les rassemblements ont été plus pacifiques, malgré quelques heurts.
A Nantes, dans l’ouest du pays, la devanture condamnée d’une agence bancaire BNP Paribas a été incendiée. Une voiture a été incendiée en marge du rassemblement, tandis que certains ont tiré des feux d’artifice sur la police.