PARIS – La France s’est préparée mardi à une nouvelle journée de grèves et de manifestations, le président Emmanuel Macron restant méfiant face à la réforme controversée des retraites qui a déclenché des troubles dans le pays.
La journée d’action appelée par les syndicats est la dixième mobilisation de ce type depuis le début des manifestations à la mi-janvier contre la loi, qui prévoit notamment le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
La dernière journée de grèves et de manifestations de jeudi dernier a vu les affrontements les plus violents à ce jour entre les manifestants et les forces de sécurité alors que les tensions ont éclaté en batailles rangées dans les rues de Paris.
Près de deux semaines après que M. Macron a fait passer la nouvelle loi sur les retraites au Parlement en utilisant une disposition spéciale évitant tout vote, les syndicats ont juré de ne pas relâcher les manifestations de masse pour faire reculer le gouvernement.
Une visite d’État en France du roi Charles de Grande-Bretagne, qui devait commencer dimanche, a été reportée en raison des troubles.
« Cibler nos institutions »
Au lieu d’accueillir le roi Charles pour une journée de faste et de cérémonie, Macron a plutôt rencontré lundi la Première ministre Elisabeth Borne, d’autres ministres du cabinet et de hauts législateurs pour des pourparlers de crise à l’Elysée, a déclaré la présidence.
« Nous devons continuer à tendre la main aux syndicats », a déclaré un participant à la réunion, citant Macron.
Mais il a déclaré que les manifestations violentes « n’avaient rien à voir avec les retraites » et tout ce qu’elles avaient en commun « c’était de cibler nos institutions et nos forces de sécurité ».
M. Macron a accusé le parti d’extrême gauche La France insoumise (LFI) de « mener un vrai projet de délégitimation de l’ordre raisonnable, de nos institutions et de leurs outils », selon le participant.
Dans un geste conciliant, Mme Borne a prévu des entretiens sur trois semaines, notamment avec des parlementaires, des partis politiques, des autorités locales et des syndicats.
Si les syndicats acceptent son offre de pourparlers, Mme Borne devrait mettre sur la table de nouvelles mesures destinées à atténuer l’impact de la loi sur les retraites ciblant les emplois physiquement exigeants, les conditions des travailleurs âgés et la reconversion.